COVID-19 DANS LE MONDE
18 MARS 2020
L’Italie a enregistré un nombre record de 368 nouveaux décès en vingt-quatre heures, portant le nombre des morts à 1.809 dans le pays, le plus touché en Europe par la pandémie. Point de départ de l’épidémie, la Chine reste le pays ayant enregistré le plus grand nombre de morts (3.199), mais c’est désormais en Europe que l’épidémie progresse rapidement, avec 2.291 décès, la majeure partie en Italie et en Espagne, où le nombre de contaminations recensées a fait un bond, avec 2.000 cas supplémentaires en vingt-quatre heures.
Et il y a désormais plus de décès recensés ailleurs dans le monde (3.221) qu’en Chine, qui semble avoir désormais enrayé la propagation du virus (20 nouvelles contaminations dimanche). Au total, 6.420 personnes sont officiellement décédées de la maladie Covid-19, pour 159.844 cas recensés dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche soir.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Europe, qui voit ses systèmes de santé mis à rude épreuve, est « l’épicentre » de la maladie. L’Union européenne a instauré des limitations pour les exportations d’équipement médical de protection, sauf « autorisation explicite des gouvernements de l’UE ».
Deuxième pays le plus touché d’Europe, l’Espagne a confiné sa population et décrété l’état d’alerte pour quinze jours. Plusieurs villes ont annulé les célèbres processions de la semaine sainte début avril.
L’Autriche (602 cas, samedi) a interdit les rassemblements de plus de 5 personnes et limité les déplacements au strict nécessaire. Première destination de sports d’hiver en Europe, elle avait déjà annoncé la fermeture anticipée de ses stations de ski, suivie par la France et la Suisse (1.355 cas, 11 morts).
Les Pays-Bas et le Luxembourg ont également ordonné dimanche la fermeture des lieux et commerces accueillant du public ; l’Irlande a ordonné celle des pubs, après avoir annulé les parades de la Saint-Patrick.
Face au ralentissement de plus en plus marqué de l’économie mondiale, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté les gouvernements de la planète à travailler ensemble pour empêcher une récession. La Fed a baissé drastiquement ses taux, les ramenant à près de zéro.
De nombreux pays cherchent à se protéger en s’isolant toujours plus, jusqu’à l’intérieur de l’UE, mettant à mal le principe de libre circulation. L’Allemagne et la France vont ainsi fermer partiellement leur frontière commune en n’autorisant le passage qu’aux travailleurs transfrontaliers et aux transports de marchandises.
L’Allemagne fera de même avec ses frontières avec la Suisse et l’Autriche. La Pologne, la République tchèque et le Danemark avaient déjà fermé leurs frontières avec leurs voisins ou introduit de fortes restrictions.
La Russie (45 cas, aucun décès) a fermé dimanche ses frontières terrestres avec la Norvège et la Pologne pour les étrangers. Danemark et Lituanie ont fermé leurs frontières, tandis que Lettonie, Estonie et Monaco adoptent des restrictions drastiques.
La Norvège va fermer ses ports et aéroports.
En Italie, les autorités de Lombardie (nord) s’inquiètent désormais sur la capacité de leur système hospitalier à absorber l’afflux de malades.
A Rome, « toutes les célébrations liturgiques de la semaine sainte se tiendront sans la présence physique des fidèles », selon le Vatican, de même que les audiences générales du pape jusqu’au 12 avril. Le souverain pontife est néanmoins sorti du Vatican dimanche pour aller prier d’abord dans une basilique, puis dans une église où se trouve un crucifix « miraculeux » qui en 1522 fut porté en procession dans les quartiers de Rome pour mettre fin à la « Grande Peste ».
La Grèce, qui a signalé un quatrième décès, a annoncé avoir arrêté une centaine de personnes ne respectant pas les mesures anticoronavirus.